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Lutte contre la soumission chimique : Sandrine Josso et Véronique Guillotin dévoilent 50 mesures essentielles.

Lutte contre la soumission chimique : Sandrine Josso et Véronique Guillotin dévoilent 50 mesures essentielles.

En mai 2025, un rapport parlementaire signé par la députée Sandrine Josso (Les
Démocrates) et la sénatrice Véronique Guillotin (Rassemblement Démocratique et
Social Européen) propose un ensemble de 50 recommandations pour lutter contre la
soumission chimique, un phénomène criminel encore trop méconnu, mais en forte
extension. À travers cette initiative, les parlementaires souhaitent mettre en lumière
l'ampleur du problème et offrir des solutions concrètes pour protéger les victimes.

Le contexte de l'affaire et la naissance du rapport

Tout a commencé après l'affaire médiatisée de novembre 2023, où le sénateur Joël
Guerriau a été accusé d’avoir administré de la MDMA à la députée Sandrine Josso dans
le but de commettre une agression sexuelle. Ce drame a révélé au grand jour l’existence
d’un phénomène de soumission chimique de plus en plus répandu. Face à la prise de
conscience collective, les parlementaires ont décidé de réagir et de formuler des
propositions concrètes.
"Le fléau de la soumission chimique est souvent invisible, insidieux, et surtout ignoré
par une grande partie de la population. Mais il touche de plus en plus de victimes,
souvent sans qu'elles ne réalisent immédiatement ce qui leur arrive", explique
Sandrine Josso. Elle ajoute : "Il est de notre responsabilité de législateurs de protéger
nos concitoyens et de leur offrir les moyens de se défendre."

Les 50 mesures : une feuille de route pour 2025

Dans leur rapport, Sandrine Josso et Véronique Guillotin proposent des mesures qui
vont de la prévention à la prise en charge des victimes, en passant par des réformes
législatives et judiciaires. Parmi les 50 recommandations, voici celles qui devraient être
mises en œuvre dès 2025.


1. Campagne de sensibilisation nationale


"Nous devons mettre en place une campagne de sensibilisation dès cette année pour
alerter les jeunes et les adultes sur les dangers de la soumission chimique et sur la
façon de s’en protéger", précise Véronique Guillotin. La campagne inclura des
témoignages de victimes et des explications sur la manière dont les substances sont
administrées.


2. Renforcer les moyens pour les prélèvements toxicologiques

 

Actuellement, les prélèvements toxicologiques sont souvent cruciaux pour prouver
l’acte de soumission chimique. Cependant, les victimes peinent parfois à obtenir ces
analyses à temps. "Il est impératif que chaque hôpital, chaque centre de santé, dispose
des équipements nécessaires pour effectuer ces tests rapidement", souligne Sandrine
Josso.

3. Éducation à la vie affective et sexuelle (EVARS)


Le rapport propose d’intégrer l’éducation à la vie affective et sexuelle dans les
programmes scolaires, afin de mieux préparer les jeunes à reconnaître les signes
d’abus et à comprendre les enjeux du consentement. "Les jeunes doivent savoir que
leur corps leur appartient et que personne n’a le droit de leur imposer quoi que ce soit",
déclare Véronique Guillotin.


4. Mise en place de référentiels pour l’accompagnement des victimes


Le rapport recommande la création d'un référentiel par la Haute Autorité de Santé pour
guider les professionnels de santé dans le dépistage et l’accompagnement des victimes
de soumission chimique. "Les victimes doivent se sentir écoutées, soutenues et prises
en charge de manière professionnelle et bienveillante", insiste Véronique Guillotin.

 

Un appel à la justice et aux réformes législatives

 

Les parlementaires ont également souligné l'importance de réformer la législation pour
rendre plus sévères les peines liées à la soumission chimique. Aujourd’hui, la
législation considère la soumission chimique comme un précurseur au viol ou à
l’agression sexuelle, mais elle reste insuffisamment dissuasive.
"Nous devons légiférer plus fermement pour que les auteurs de soumission chimique
soient condamnés à des peines plus lourdes", plaide Sandrine Josso. "C’est une
question de respect des droits fondamentaux des victimes. Nous devons leur offrir une
protection maximale."

 

Les victimes se manifestent : des voix qui résonnent

Dans le rapport, plusieurs victimes de soumission chimique ont accepté de témoigner
anonymement. L'une d’elles raconte : "Je ne me souviens de rien, sauf de m’être
réveillée dans un état indescriptible. Si j’avais su, si j’avais eu les outils pour reconnaître
ce qui se passait, je n’aurais pas été prise au piège." Ce témoignage est loin d'être un
cas isolé. De plus en plus de victimes se manifestent, mais le silence qui entoure ce
phénomène reste prégnant.
Des associations de défense des droits des femmes, comme "Collectif Soyons Prêtes",
ont salué la démarche des parlementaires. "Nous soutenons pleinement ce rapport, qui
est un véritable pas en avant dans la lutte contre la soumission chimique. Il est temps que la société prenne conscience de l’urgence de la situation", a déclaré une porte-
parole du collectif.

L'avenir : des mesures concrètes pour une société plus
sûre

Alors que l’Assemblée nationale et le Sénat sont appelés à débattre du contenu de ce
rapport dans les mois à venir, l’objectif reste clair : protéger les victimes, éduquer les
générations futures, et offrir des solutions de prévention et de prise en charge adaptées.
Pour Sandrine Josso, "la lutte contre la soumission chimique ne s’arrête pas à
l’adoption de ces mesures. C’est un combat quotidien, un engagement commun."
Véronique Guillotin conclut : "Il est de notre devoir de législateurs de garantir que
chacun puisse vivre en toute sécurité, sans craindre de perdre le contrôle de son
corps."

 

 

 

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